Vous vous estompez mes amis...

Vous vous estompez mes amis,
Vos souvenirs m'oublient.
Mais non, ce ne peut être moi
parbleu, dont le cerveau défaille.
Je vois et parfois tout encore !
Bon ! c'est souvent en partie...
J'admets, j'avoue, mais pourtant
je comprends lorsque l'on me ballade.
Nous n'avons que notre propre niveau
que notre propre cerveau pour discerner
ce qui fait notre monde et je vois le mien.
Je suis donc suffisamment pourvu, non ?
Qui donc disait cela ? oui pas en ces termes là.
J'ai oublié. Mais vous mes amis c'est vous
qui m'oubliez, vous qui vous estompez.
A moins que ce soit mes tirages
dans cette mauvaise boite.
Oui c'est cela, c'est un virage.
Mes tirages sont malades.
De ne plus vous avoir vus.

j'aime beaucoup l'instant, leur genre très année 70, la tête de la nana un peu étonnée, pas prête... et lui, débraillé... comme si ils se relevaient d'avoir fait des cochoncetés dans le feuillage et que tu les surprenais !!!!!!

j'aime un peu moins la teinte du traitement mais j suis au boulot et comme dhab blablablabla mon écran...

ah les jeunes... j'vais aller me trouver un touffu aussi pour faire des galipettes dans les champs de patate alentours...

Très Power of Flower and Peace and Love comme photo.
Je trouve qu'il y a quelque chose de vrai dans ta photo. Vrai c'est juste le terme qui me vient à l'esprit. Je peux difficilement l'expliquer

Ils ont un drôle de regard, un peu comme s'ils venaient de se faire surprendre à faire des "cochonstés" comme dit Stella ... et qu'ils regardent le photographe en disant "Non non on a rien fait "

Fred, ton texte est triste

Des vendangeurs ?

J'avais cette tête à l'époque si, si je vous assure

Pourquoi cette tristesse ? Des amis perdus de vue ?

nostalgie.
le temps s'enfuit, les souvenirs s'effacent ...
photo très grave pour moi, très triste, comme une photo tirée d'un album un soir de solitude

"
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m'était à venir
M'est advenu ...."
Rutebeuf

joan baez
https://www.youtube.com/watch?v=bK7slk0oisU

Chris85 a écrit:

Des vendangeurs ?

bien vu le sécateur dans la main

Sancerre, vendanges 1977.
Je portais la hotte ce qui m'a permis quelques fois d'avoir un appareil avec moi, j'utilisais pour ce type de situations un Yashica MG1 (télémétrique) léger, rapide, silencieux. Un Leica du pauvre. Il m'en reste deux, les piles ne se font plus.

Jean m'a vu venir, Marie se relève à peine de son rang, elle n'a pas encore compris. Jean lui a pris un air désabusé que seule l'amitié autorise.
"Fred tu n'a pas autre chose à faire ?"

Le texte est réaliste, se mettre dans la peau d'une personne qui sait qu'il sera bientôt limité, qui a du mal a admettre, qui tergiverse dans les moments de lucidité, ses amis perdus, ses tirages qui jaunissent, qui virent. En fait ce n'est qu'une image, c'est l'homme qui prend un fameux virage.
Bien sûr que c'est triste.

Un grand merci les amis d'être passés.

Cette photo me replonge dans un livre de "Clavel " les vendanges" En écho aux
images de Janine Niepce,

Issue d'une famille de vignerons depuis le XVIe siècle, la photographe
Janine Niepce s'est régulièrement attachée à restituer la vérité du
monde rural. Réalisés à partir de 1947, ses reportages sur les
vendanges sont les premiers d'une longue carrière menée au sein de
l'agence Rapho, en compagnie de deux complices, Robert Doisneau et
Willy Ronis. Avant que la mécanisation des tâches n'investisse les
vignobles, les vendanges constituaient l'événement de l'année :
brusquement, la population de tout un bourg allait vivre ensemble.
Janine Niepce a saisi avec le coeur ces instants aujourd'hui oubliés.
Ils retracent toute l'alchimie du vin à l'époque où bouilles et sapines
étaient chargées sur des voitures à cheval, et montrent par quel
processus, du pressoir d'un autre âge au travail de cave, s'élaborait
le vin. A la vigne, la journée est longue, la tâche rude, mais les
chants, le rire des filles et les déjeuners pris sur un torchon jeté
sur le talus métamorphosent la fatigue en bonne humeur. En écho aux
images de Janine Niepce, Bernard Clavel trouve les mots justes pour
restituer l'ambiance disparue des vendanges des années 1940, évoquant
ses craintes et ses plaisirs : la peur de la grêle, les longues veilles
et les feux de sarments pour éviter le gel, la fête de fin de récolte
où l'on guinche dans une grange au son d'un piston ou d'un accordéon.
Un album qui fait partager au lecteur le souvenir de traditions tombées
en désuétude, une sensualité de la vigne et une poésie du terroir.

Le temps passé qui remonte à la surface.
Cette photo doit réveiller pas mal de souvenirs en toi.
Un genre de photo que j'aime regarder, une photo qui nous fait dire "De mon temps....."
Bref l'on veut toujours aller plus vite et l'on revient souvent à hier.


"Jusqu'à ce qu'aujourd'hui devienne demain, l'on ne saura pas les bienfaits du présent"

Plein de sagesses dans vos paroles ....

L'intérêt de la photo devient complet quand un texte la raconte.
Là, c'est beau, tout simplement, et triste aussi...
Mais c'est ça la Photo !
J'aime beaucoup voir tes photos et te lire Fred...