Rentrer seul, seul en ville.
Un comble, ou sont ils ? C'est clos, c'est mort.
Chaque vie scellée chez soi, claquemurée.
Moi j'ai les épaules lourdes.
Mes poings gonflent mon blouson.
Deux boites de 50 dans les poches intérieures.
Deux flasques à l'arrière du jean.
Pas même un vieux à qui dire bonsoir.
Juste bonsoir, c'est tout, exister.
La rue est encore longue, et rien ne bouge.
Je n'ai plus qu'à faire chauffer ma gamelle et finir par Chabrol.
Mes réserves ne suffiront même pas à noyer ma colère.
Mon ire gronde de solitude, et se nourrit à chaque pas.
Pourquoi cette angoisse, je ne sais plus d'où elle vient.
Je ne sais plus pourquoi je brasse, depuis quand n'ai-je pas ri.
Je vais finir par mettre la musique fort, très fort. Un rythme binaire.
Un de ceux dont les basses vous remuent les tripes.
Des cuivres aussi ça ressuscite un quartier.
Si j'osais ... il finirait bien par venir quelqu'un...
Un mauvais gars, un voyou et voilà.
Et pourtant je m'écorche à chercher leurs regards !
Brel aux Marquises parlait des peuplades sans musique.
Il n'est pas venu dans ce fichu bourg.
Il serait lui aussi rentré seul. Seul en ville...
...